Du dernier bulletin municipal

Les bulletins municipaux parus ces derniers temps seront pour la plupart les derniers de la mandature.
Les règles en termes de propagande électorale sont strictes, la communication officielle pendant cette période doit rester dans les normes habituelles.Par exemple si le bulletin parait tous les 3 mois, il ne serait pas opportun qu’il y ait un numéro par mois juste avant les élections.
Le contenu doit également conserver la rigueur habituelle en termes d’information et ne pas se transformer en outil de propagande.
Je me suis amusé à en décortiquer un.
Les thèmes abordés dans le bulletin d’une commune rurale sentent toujours bon la campagne, le terroir, des sujets que je trouve toujours passionnants.

En fait, rassurez-vous il ne s’agit pas d’une commune des environs, c’est même très loin d’ici, dans le sud-ouest pour situer. Et toute ressemblance avec une commune existante ou ayant existé en seine-et-marne ne serait que pure coïncidence.

Un bulletin commence toujours par l’éditorial du maire. Une rubrique qui compte car elle donne le ton. Bien souvent, c’est le seul article signé du Maire, alors elle est attendue. En période électorale, on attend un signe, une information, une tendance pour la campagne à venir.Dans l’exemplaire que j’ai sous les yeux, le maire nous rappelle en une vingtaine de lignes la biographie de Mandela. En conclusion, il insiste sur les qualités de conciliation et de pardon dont fit preuve le grand homme sud-africain. On ne peut qu’apprécier l’éditorial et son hommage à Mandela, mais on n’apprend pas grand chose sur la commune.

La page se termine par une invitation aux voeux du maire début janvier.

Les voeux du maire, c’est aussi devenu une institution, y compris dans les toutes petites communes. Un rendez-vous annuel très attendu cette année.
Que va dire le Maire ? Va-t-il évoquer, même par allusion, son éventuelle ré-élection ? Va-t-il annoncer qu’il renonce ? quels sont les projets qui vont être proposés, qui sera sur la liste … Les présences et les absences, les conversations en apparté, les réactions des uns et des autres vont être décortiquées par les observateurs.

La distribution du courrier est ensuite abordée. Le bulletin municipal relaie une demande de la poste. Celle-ci veut que soient inscrits sur toutes les boites aux lettres les noms et prénoms de tous les occupants de chaque maison.Une demande que je trouve curieuse et passablement intrusive voire dangereuse. Il deviendra très facile à n’importe qui de repérer les personnes seules (et donc souvent agées). Les tournées étant effectuées toujours de plus loin avec du personnel tournant, on comprend que le facteur ne connait plus personne. Il y a encore peu, un vrai lien social s’instaurait entre le facteur et les habitants, et point n’était besoin d’écrire les noms sur les boites !
Il est bien dommage qu’on en arrive là, et on peut penser qu’il en devient ainsi partout en France.

Un inévitable paragraphe sur les nuisances est rappelé. Ici il est question de plaintes concernant les aboiements des chiens. Il est conseillé de munir les chiens de colliers anti-aboiements (j’ignorais que cela existait, j’espère que ça ne fait pas mal).Point d’évocation des tondeuses ou encore des coqs qui chantent trop souvent, mais ce sera peut-être pour un prochain bulletin, au printemps c’est en général la saison.

Comme ailleurs, le PLU est d’actualité. Une phase d’enquête publique est en cours. En l’occurrence l’approbation est prévue pour février, juste avant les élections, on peut s’interroger sur cette précipitation.

Les élections sont évoquées de manière factuelle, en rappelant les dates, 23 et 30 mars comme partout en France, et l’inscription nécessaire sur les listes électorales. Une autre précision est indiquée, résultant d’une évolution de la loi cette année : une pièce d’identité est obligatoire pour voter.Dans un village où tout le monde se connait, tout cela parait saugrenu, mais les gens de la ville ont des principes …

On apprend qu’une nouvelle garderie vient d’être inaugurée et que la mairie va être bientôt rénovée. Des travaux, des améliorations, de nouvelles structures, …
Comme partout en France, les petites communes se modernisent, par petites touches, au gré des subventions et en utilisant au mieux de petits budgets.Des réalisations toujours conclues par une belle inauguration où on invite les instances qui ont participé, et les élus qui sont intervenus pour permettre le financement.

Enfin la moitié du document est consacré aux associations qui participent à la vie du village. Il y a 30 ans elles n’existaient pas pour la plupart d’entre elles. A l’époque, la seule appartenance à une même communauté villageoise suffisait à créer un lien social fort entre tous les habitants.
Parce qu’on était du même village, on se connaissait, on se soutenait, on s’aidait.De nos jours, tout cela n’existe plus. Seules les associations permettent de recréer du lien autour d’une activité particulière, culturelle, sportive, ou autre : parents d’élèves, ainés ruraux, foot, musette, théâtre, …
Peu importe l’activité pourvu qu’elle rassemble.

Un bulletin municipal qui doit ressembler à beaucoup d’autres ailleurs en France, je suppose …