du rififi à Crécy-en-Brie : episodes 3 et 4

Par GOLBY

Quand il a  institué ça, il a dit : « No cure, no pay », y parait que ça veut dire «  pas de remède, pas d’argent ». C’est un proverbe australien il parait, sans doute parce que les primes font comme les kangourous, elles sautent tous les 5mètres.
Ca change depuis qu’il est là, faut dire que depuis 40 ans que l’autre d’avant ( le Grand C.., comme l’appelait l’autre grand des 2 églises), traînait dans les arcannes du pouvoir, y avait un peu de ménage à faire sous les tapis et dans les placards.

Il était vraiment temps qu’il dégage, pas qu’il était pire qu’un autre mais vraiment à la fin, y faisait plus que des conneries… Vous me direz au début aussi quand je réfléchis un peu.

Enfin bref, je suis pas là pour parler politique mais pour démerder cette histoire qui pue et éviter que les placards de la morgue se remplissent de viande refroidie.

Pour le premier cadavre, le légiste m’a dit que le logeur s’est fait scier la gorge avec une corde à piano, pour le second le coup de la bombarde a été encore plus fort que le coup du parapluie et ça, j’ai pas eu besoin du toubib pour le comprendre. Mais là où j’ai été scié, c’est que les 2 gars avait d’abord été noyés avant d’être fini à l’arme musicale. C’était  quoi le message là ? Comme y fallait qu’on se garde des billes, on a pas tout dit aux médias qui déboulaient comme des boucs en rut de Paris pour saisir le poul de la campagne profonde.

Et on n’avait surtout rien dit aux glands du Parisien qui sont toujours à l’affût du dernier ragot pour alimenter leur canard boiteux.
En fait, tout à commencé quand un antibéton d’origine british, Bob Wine, a fini comme le réacteur de Tchernobyl au carrefour de la Belle Idée en haut du patelin d’à côté. Y avait pas de raison pourtant. Le carrefour où tout un chacun serrait les fesses quand il tournait à gauche pour aller à Voulangis sur la A 36 B avait été rectifié depuis déjà quelques années et il n’y avait eu aucun accident depuis. Mais pour le coup, le gars avait été repassé par la toupie de béton et par la même occasion, les quinze tonnes de béton lui avait fait un beau sarcophage. Le temps que les pompiers se mettent d’accord avec le propriétaire du tas de ferraille bétonneux, c’était devenu tout sec et tout dur.  Il a fallu le sortir au marteau piqueur, le rosbif.

Je vous explique pas la couleur du chauffeur sénégalais quand il a vu le carnage. Gris, il était. On aurait dit Mickaël Jackson dans les années 2000. Et y disait : « Me renvoyez pas au Sénégal, par pitié ».

Ouais, pasque maintenant au moindre faux pas, elle les mettait dans un charter la MAM. Celui-là, il a pas fait deux jours. Personne n’a rien su. Que dalle. Le problème, c’est que quand on a eu fait le ménage entre le béton, la ferraille et la viande, on s’est rendu compte que les freins avait été bricolés et que le pauv’ gars n’y était pour rien. Dommage pour lui, mais maintenant, on tire d’abord et on cause après.

Ah ouais, faut que j’ vous explique pourquoi les pompiers ont attendu que ça sèche. En fait , c’est pas qu’ils voulaient passer une deuxième couche les pompiers, mais la consigne maintenant, c’est de négocier les épaves avant d’intervenir. Les pompiers maintenant, ils se payent comme ça, sur la bête, comme dans le secours en mer avec les pétroliers. Alors si le proprio est sans thunes ou trop près de ses sous, le camion y reste sur la route. Je vous explique pas la tronche de la A36A maintenant. Et là pas de bol, la liaison satellite des pompiers avait dysfonctionné (comme disent les techniciens) ; le temps que ça remarche, le béton était sec.

Ca fait 17 ans maintenant que le Nain de jardin est au Château.

Le petit Nicolas a voulu faire la course avec les grands. Il a pas gagné mais tout le monde a perdu. La température a bondi de quelques degrés en 15 ans. Ils avaient fallu se décider à délocaliser  le ministère des finances au château de Versailles. Faut dire que le ministre des finances du court sur patte les premières années, c’était le grand tout mou qui pète plus haut que son cul. Il avait été obligé de décarrer du Louvre lors de l’aménagement du musée dans les années 90 alors quand l’autre lui a dit : « Fluctuat nec mergitur  peut-être mais les rats sont prudents, ils ont quittés Paris, on va faire pareil », il se l’ait pas faire dire deux fois pour aller se loger chez Louis XIV.

Mais comme c’était pas raisonnable de mettre tout le monde au même endroit depuis les attentats terroristes de 2010 (Les terroristes avaient réussi à faire fondre la tour Eiffel et l’arc de triomphe en grillant quelques touristes et des habitants du quartier au passage), ils avaient décidés d’éclater le gouvernement sur les 7 départements franciliens. Nous, dans la Brie, on avait hérité de l’Elysée. Ils avaient démonté le château pierre par pierre pour l’installer à Crécy la chapelle  sur l’ancien golf où le plus haut dignitaire de l’Etat pouvait avoir une vue sur le splendide viaduc de Serbonne qui franchit la vallée du Morin. Ben oui, parce que maintenant, il y a un  viaduc sur la vallée du Morin On n’avait pas compris au départ pourquoi en 2008, les polytechniciens avaient décidé de faire un viaduc de plus de 70 mètres de haut pour faire le barreau RN 36- RN 34.

L’étude d’impact ne nous avait pas tout dit. En fait, pour protéger Paris des inondations, les Enarques avaient décidé dans les années 2000 de faire une série de barrages sur toutes les rivières un peu importantes autour de la capitale.

Yavait un hydrogéologue qu’avait dit que le Grand Morin était depuis toujours un vrai torrent dès qu’il pleuvait un peu. J’ai pas tout compris parce que je ne suis pas spécialiste mais il parait que cette rivière draine un bassin versant qui représente 10% de la région Ile de France. Ceci explique sûrement cela. Et maintenant qu’à chaque automne, des pluies de type cévenoles s’abattent avec une intensité de plus en plus forte, le débit du Morin était multiplié par 10 lors de ces épisodes par rapport aux années 80.

Quand tout arrivait ensuite à Paris, via la Marne, renforcé par  la Seine  et la Bièvre avec des débits jamais vus, le zouave du pont de l’Alma n’était plus qu’un lointain souvenir quand la Seine débordait. La crue de 1910 était une aimable plaisanterie par rapport aux dernières crues. La ville était quasiment à reconstruire, le Marais portait bien son nom maintenant. Un consortium privé Allemand avait reçu mission de l’ONU de reconstruire la ville et de la protéger de nouvelles inondations.

En attendant, 1 million de personnes avaient du être relogées. Comme le choléra commençait à se répandre, l’armée a fait évacuer une partie de la ville. J’ai été obligé d’accueillir une  famille de Paname qui avait désormais les pieds dans l’eau toutes les 2 semaines. Des lois très strictes avaient été votées qui obligeaient les propriétaires à louer tous les logements disponibles dans des secteurs non inondables et un ratio de 30 m² par personne maxi était attribué pour partager les logements en Ile de France. Pas toujours facile mais yavait pas à discuter.

Pourtant, Vu de Montmartre, c’est beau Paris dans l’eau mais c’est pas très pratique de circuler tout le temps avec des bottes ou en barque, sans compter que les élégantes des grands boulevards, elles n’aimaient pas trop les pluies tropicales et beaucoup étaient allés s’installer à Brest parce là bas, y pleut quasiment plus. Phénomène de désertification du à un survol trop rapide des cotes par les nuages qu’ils disent à la météo. Que celui qui a compris lève le doigt !

C’est devenue la Californie là bas, en Bretagne. Tous les friqués et les pleins de thunes vont habiter chez les bouffeurs de crêpes maintenant.

GOLBY