Une bien curieuse collégiale : bis
Vous souvenez-vous de la gravure pour le moins singulière de la collégiale, présentée il y a deux semaines. On y voyait un personnage, sortant de l’église en empruntant un portail, situé à la base du pignon nord du clocher. Il n’y a plus de trace de cette porte à cet emplacement et je pensais jusqu’à hier, qu’elle était le fruit de l’imagination un peu fantaisiste de l’auteur de la gravure.
Mais, vendredi soir, alors que j’attendais mon fils à la sortie de l’école de musique, située juste en face de la collégiale, un détail architectural m’est apparu, m’a sauté aux yeux : ma vue se serait-elle améliorée en l’espace de deux semaines ? Je suis revenu le lendemain pour prendre quelques clichés et voici ce que j’ai observé. |
Regardez bien les photos ci-dessous. On peut constater que la partie basse du pignon nord est dotée d’un arc en ogive, complètement intégré dans la lourde maçonnerie de l’édifice.
Au-dessus de l’arc, le mur est constitué de belles pierre de taille. Sous l’arc et tout autour de la fenêtre actuelle, la maçonnerie est plus grossière, elle évoque un "remplissage", moins élégant qu’en partie haute. L’arc en ogive (forme ovoïde) constitué lui-même de pierres de taille, s’appuie de part et d’autre sur les contreforts d’angle du clocher, particulièrement robustes. La clef de voûte est située à quelques centimètres au-dessous de la corniche horizontale, faisant saillie vers l’extérieur du mur. Quelle est la fonction de cet arc ? Je ne suis pas un expert, mais je pense que nous sommes en présence d’un arc de décharge probablement installé dans le mur au moment de la construction de l’édifice. La fonction d’un arc de décharge est de reporter le poids des maçonneries supérieures sur des points d’appui dont la stabilité est assurée (colonnes, contreforts). Je suis allé vérifier, s’il existait le même type d’arc dans le pignon ouest du clocher … Difficile de se faire une opinion. J’ai toutefois, trouvé un cliché de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine qui semble montré que le pignon ouest présente une structure similaire bien que lui soit adossée, la petite tour abritant l’escalier montant au clocher. Cet arc n’a sans doute pas été installé, a posteriori, afin d’ouvrir une porte en-dessous. Mais en revanche, sa présence rendait possible, le percement du mur pour y dégager une ouverture. L’existence de ce dipositif architectural permet dès lors de penser que la fameuse gravure est peut-être moins fantaisiste que je ne l’ai d’abord imaginé. La porte aurait bien pu exister, quelle affaire ! Les ouvriers du chantier qui viennent de s’attaquer à la restauration de l’ouverture située juste en-dessous (voir l’échaffaudage sur la photo) sauraient-ils nous en dire plus. Si un brionaute se sent le courage d’aller y faire un tour, pour poursuivre l’enquête … jna |
le clocher en travaux (samedi 08/04) – cliquer sur la photo pour l’agrandir- |
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Les photos qui suivent sont extraites de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine , un site internet dépendant du ministère de la culture où l’on peut trouver de nombreux clichés se rapportant à l’ensemble des monuments historiques.
Les clichés sont anciens, je ne connais pas précisément leur âge, mais sans doute ont-ils été réalisés dans la première moitié du XX ème siècle. |
la gravure de la Bibliothèque Nationale |
le clocher actuel, revu et corrigé |
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La démonstration est convaincant, les documents probants, les recherches fouillées. :=!
Question subsidiaire : à quoi pouvait servir la-dite porte ? :#
A entrer et sortir ?
Ouais, mais la marche était vachement haute…